J'ai tenu bon
Papa me le reproche souvent (cf. vacances): il dit que ce n'est pas pédagogique, de promettre une sanction et de ne pas l'infliger. Ou d'associer un but à une récompense, et de récompenser même lorsque le but n'est pas atteint.
Je sais qu'il a raison, dans l'absolu.
Quand nozados étaient petits, nous pratiquions le "non, c'est non", qui nous a permis de ne JAMAIS avoir à la maison de ces affreuses crises de colère que nos petites voisines infligeaient à leurs parents, à hurler en se roulant par terre, jusqu'à ce que les parents cèdent et acceptent ce qu'ils avaient tout d'abord refusé... Nos enfants savaient que rien ne nous ferait changer d'avis, et qu'il était donc inutile de dépenser quelque énergie que ce soit à essayer. C'était d'un reposant....
Puis ils ont grandi, et ont appris à argumenter: il nous a paru raisonnable d'écouter leurs arguments, et de changer d'avis quand ils étaient bons. En le justifiant d'ailleurs : "tu as raison, ce n'est pas une si bonne idée que ça de garder de la tarte aux pommes pour ce soir, reprends-en un morceau" ou bien "ça te ferait vraiment plaisir, de m'accompagner à l'abattoir? Bon, d'accord, je t'emmène."
J'ai repensé à ça hier matin... et j'ai réalisé qu'un nado de 16 ans est parfaitement à même de trouver tout un tas d'arguments excellents pour atteindre son but, et sait user de toute sa science dialectique pour réfuter ceux de ses parents... Il a pour lui, de plus, une énergie que personnellement je n'ai plus - ou du moins que je n'utilise plus depuis belle lurette pour essayer de convaincre quiconque de quoi que ce soit.
Alors, j'ai décidé de ne pas céder. J'ai tenu bon, mais à quel prix!... Je vous assure que ça a été dur. Toute la journée il a essayé d'obtenir mon consentement, par la persuasion, par la gentillesse, par la menace ("si tu crois que ça va me motiver pour ma rentrée"... Ah, le chameau!), par l'usure, par l'usure, et surtout... par l'usure ("mais dis-moi pourquoi tu veux pas?" - et à chaque fois, je lui réexplique... et il recommence dix minutes plus tard).
A un certain moment, au bord de l'épuisement, j'ai réalisé qu'il était vital pour moi de tenir bon - sinon il saurait qu'en insitant, en insistant beaucoup, voire énormément, il peut tout obtenir, et, moi qui en ce moment n'aspire qu'au repos, au calme et à la tranquilité, c'en serait fini à tout jamais (du moins tant que mézados seront tados) de mon repos, de mon calme et de ma tranquilité...
J'ai donc tenu bon. J'en suis encore très malheureuse (le pauvre...) et très fière (bravo M'Ados!).
Youpisniff !!!