22 février 2007

Dix minutes, ce soir...


Spécial dédicace, Poupounette rentre à peine de voyage de noces au Kenya.
Ce soir, je montre le diaporama de leurs photos à mes zados.


Devant une photo de villageois:
Princesse: Ils parlent quelle langue, les Masaï?
Manman: Le swahili.
Chaton: Swahili, soit i'd'mande qu'on lui lise!

Devant une photo de gekko:
Chaton: Tiens, un lézard!
Papa: Non, c'est un gekko. Il a des ventouses au bout des doigts.
Chaton (en repliant le majeur et l'annulaire, les autres doigts ouverts, forme de W vers le bas): Ouaiche, moi j'habite dans l'gekko!

Et la perle, devant une photo d'une adorable toute petite fille Masaï dans une robe fleurie:
Princesse: Waaaa... elle est trop mignonne! Moi j'veux être comme ça quand j'étais p'tite...

20 février 2007

Un homme bien

Nous avons donc, Chaton et moi, rencontré ses professeurs hier soir.
La catastrophe. Il faut dire que, depuis un mois (depuis l'époque de son escapade russoïdesque), il est complètement démotivé, et décidé à arrêter le lycée, qui vraiment le gave. Quoi faire à la place? "ben... je sais pas, peut-être bosser dans l'animation..." Rien de concret, ni de réaliste. Et une ignorance totale de l'existence du chômage des jeunes... a fortiori au fin fond de la campagne, et quand ces jeunes n'ont pas encore 17 ans, et pas le moindre diplôme...

Nous avons donc rencontré des professeurs découragés, décourageants, amers, unanimes quand il s'agit de mettre en avant ses "capacités" inexploitées, et sa démotivation. Les formules qui sont le plus souvent revenues: "aucune organisation", "tu t'endors en cours", "tu t'endors pendant les contrôles" (sic!), "tu es ailleurs", "tu es doué mais ça ne suffit pas", "tu as une intelligence exceptionnelle mais tu ne l'exploites pas", "tu n'es pas gênant mais absent", "tu ne fais aucun effort", "si tu ne fais rien on ne peut rien pour toi", "tu ne fais pas ton travail", "tu ne prends jamais le cours", "la balle est dans ton camp", "qu'est-ce que tu vas faire maintenant?", "quel est ton projet?", "tu te réveilles au moment de sortir dans la cour", "qu'est-ce que vous prévoyez pour lui madame?", "si tu faisais un tout petit effort tu y arriverais sans problème", "tu te sabordes", etc, etc...
Seule exception, son prof de français, nettement plus positif, ils s'entendent bien ces deux-là, il lui a même dit "allez, si tu fais un effort notable pendant deux mois, je fais en sorte que tu passes [en première], même si je dois trépigner au conseil de classe pour obtenir ton passage..."
Bon, bien sûr, il y a des nuances entre les discours de ses profs négatifs - ceux qui sont "prêts à", ceux qui ne vous écoutent pas, ceux qui sont vindicatifs, ceux qui sont abattus, ceux qui sont de mauvaise foi, les gentils, les méchants...

Et puis, nous avons rencontré le directeur du lycée. Qui, au lieu de se mettre "en face" de Chaton, s'est mis à ses côtés. Qui a essayé d'exposer la situation vue par Chaton, et non pas vu par un adulte qui lui fait face. Qui a dressé un tableau extrêmement sombre de cette situation, sombre et réaliste. Puis qui a envisagé la suite, toujours aux côtés de Chaton, et en s'assurant que celui-ci ne décrochait pas. Qui a constaté qu'il s'agissait d'une impasse. Sans jugement de valeur, mais comme un constat, toujours en s'assurant de l'adhésion de Chaton. Qui a donné les raisons subjectives qu'avait Chaton de se mettre dans cette impasse. Par rapport à son âge, à son intellect, à sa révolte. Puis qui a dit qu'on ne pouvait pas rester dans une impasse. Et qu'on devait en sortir. Toujours avec Chaton à ses côtés. Puis qui lui a parlé de ses profs, mais de son point de vue à lui, juste en corrigeant le focus, en l'amenant à envisager leur point de vue à eux. Leur sentiment d'échec. Leur impuissance. Que faire alors? Qui lui a montré que c'était à lui de faire un pas. Juste un pas... Que cela changerait les choses. Que cela vallait le coup d'essayer. De faire cet effort-là. Qu'il était prêt à l'aider, quand il voulait, qu'il serait là. Qu'ils feraient le point tous les deux dès jeudi. Et de poursuivre. Que tout était encore possible.

C'était admirable. J'ai vu, au fur et à mesure de cet échange, mon fils, abattu, découragé et morne, se regonfler, redresser la tête, sourire, acquiescer, renchérir, puis s'engager, remercier... un homme bien.

19 février 2007

Corvée

Une manman adore rencontrer les professeurs de son enfant.
Soit parce qu'ils ne tarissent pas d'éloges à son sujet, ce qu'elle trouve parfaitement naturel, "naturel" qui ne l'empêche pas d'en être fière comme tout et de le raconter au monde entier dès la fin de la réunion, soit parce que cela lui donne l'occasion de remettre les choses au point.
Là encore, une alternative. La mise au point peut se faire auprès de l'enfant en question, qui se fait remonter les bretelles de première parce que franchement s'il continue comme ça il finira au bagne, ou bien auprès du professeur peu élogieux qui - au fond - ne comprend rien aux qualités intrinsèques de l'enfant et n'a pas su découvrir en lui le génie qui sommeille.
Pas vrai, mesdames?
Bon. Franchement, si vous en êtes encore là, profitez-en. Ce soir, j'ai la réunion parents-profs de Chaton et j'y vais à reculons... La première hypothèse étant parfaitement exclue, il me faut, dans la deuxième, mettre les choses au point, mais avec qui?... Peut-être avec moi-même, après tout!
Allez, courage! Ce n'est qu'un long et mauvais moment à passer...

15 février 2007

Je ne m'en lasse pas...

Chaton : c'est un jour, deux maffioso qui discutent, ...
Manman : deux maffiosi!
Princesse : c'est quoi, un maffiosi?
Chaton : un maffioso! Un maffioso, c'est quelqu'un qui fait partie d'une maffia. C'est un jour, deux maffioso qui discutent, ...
Manman : deux maffiosi! Quand il y a plusieurs maffioso, on dit maffiosi! C'est comme pour les chevaux.
Princesse : Ah bon? Un chevi, des chevaux?...
Chaton : bon... j'peux y aller? C'est un jour...
Manman : mais non, eh, patate! C'est parce que c'est italien. Un spaghetto, des spaghetti...
Princesse : c'est quoi, un spaghetto?
Chaton : ...deux maffioso qui discutent, ...
Manman : deux maffiosi!
Chaton : ...deux maffiosi qui discutent, et y'en a un qui dit à l'autre...
Princesse : pourquoi on dit pas un bol de ro?
Manman : ben... parce qu'il y en a plusieurs, dans un bol! Pis c'est même pas italien.
Chaton : ...deux maffioso qui discutent, et y'en a un qui dit...
Manman : deux maffiosi! Princesse, arrête d'interrompre ton frère, t'es vraiment pas sympa...
Princesse : GENRE!!!... c'est moi qui l'interromps!
Chaton : ...qui dit à l'autre: "tiens, je me suis acheté un nouvel appareil auditif". Et l'autre lui demande...
Manman : ben oui, c'est toi. La preuve, tu continues...
Chaton : ..."Et il est efficace?" Et l'autre regarde sa montre et lui répond: "midi et demie..."
(rires)
Princesse : au fait, pourquoi des maffioso?
Manman : des maffiosi!
Chaton : ben pourquoi pas?...

13 février 2007

Encore un peu?

Hier soir, révisions de Sciences et Vie de la Terre pour Princesse. Chaton débarasse la table.
Manman : alors, dans l'ADN, de quoi sont composés les nucléotides?
Princesse : de phosphate, d'un sucre, le désoxyribose, et d'une base azotée, soit de l'adénine, de la guanine, de la thymine ou de la cytosine, et...
Chaton : tiens, quand t'étais p'tite, tu d'vais faire partie d'un nucléotide...
Princesse : ça y est, ça d'vait arriver, complèt'ment déjanté le bross...
Manman : pourquoi tu dis ça?...
Chaton : bah... a' zozotait!

12 février 2007

Un peu de légèreté...

Hier soir, après une journée quasi sans heurt, je vais voir Chaton dans sa chambre, je joins mes mains dans un geste de prière, et je lui demande le plus sincèrement du monde: "Dis, Chaton, s'il te plaît... tu essaies de tenir la semaine entière sans faire de conneries, tu veux bien? S'il te plaît... Ca nous ferait tellement de bien..."
Hier midi, Chaton et Princesse, à table, jouent à "Je te tiens tu me tiens par la barbichet-te". Après un début d'escalade, j'interviens et propose, comme une bonne manm'ONU, d'administrer la tapette moi-même - afin de m'assurer de sa légèreté. Chaton gagne, cette fois-ci. Je me lève pour administrer, mais Princesse se sauve, poursuivie par son frère... Rattrapée, elle me glisse à l'oreille: "attends, Manman... on fait un constat à l'amiable?..."

09 février 2007

Un jour cent...

Je viens de découvrir que j'ai déjà écrit 99 fois à propos de mézados...
A vrai dire, là je n'ai pas très envie, mais je me force.

Anecdote du matin : il y a 20 minutes, Princesse m'appelle, pour me dire que son prof de physique étant absent elle n'a plus cours avant 14h30. Elle me demande d'appeler le médecin (elle a mal au dos), qui n'est pas loin, pour demander s'il pourrait la voir ce matin. Je lui conseille d'appeler elle-même et de s'arranger directement avec lui.
Elle me rappelle deux minutes plus tard, il ne peut pas la voir avant 17h, mais elle a réservé un RV pour demain matin.
- pourquoi demain? Vas-y à 17h!
- mais non, après j'aurais pas d'train pour rentrer.
- enfin, s'il te reçoit à 17h, tu pourras avoir le 18h34, quand même!
- oui, mais... on d'vait s'voir avec Clothilde après les cours, et on pourra pas...
- à quelle heure tu finis?
- à 16h30.
- et tu d'vais prendre le train à quelle heure?
- à 17h20.
- écoute, tant pis, pour 3/4 d'heure, laisse tomber, vas-y ce soir, sinon demain faut venir exprès en ville.
- mais d'toute façon on doit venir l'après-midi pour l'aviron...
- ah, écoute, tu m'fais chier, on va pas venir exprès dès l'matin, j'ai autre chose à faire! Et puis, le problème, c'est pas Clothilde, c'est qu'tu voulais prendre le train avec Victor, non?...
- ben... oui.
- et ben tant pis. Il a qu'à prendre le train suivant.
- i' peut pas...
- tant pis! T'es gonflée... J'en ai marre d'avoir des enfants égoïstes! Pour voir ton Victor pendant 1/2h, t'es prête à m'faire perdre 3h!
- d'toute façon, j'peux pas y aller, chez l'médecin, j'ai pas d'argent... et pis j'ai pas mon carnet d'santé.
- tu t'fous d'moi? T'étais prête à y aller c'matin, sans argent ni carnet d'santé, mais l'après-midi ça t'pose un problème? T'es d'mauvaise foi. J'en ai ras l'bol d'avoir des enfants d'mauvaise foi. Tu m'fais chier. Démerde-toi.

Et je raccroche.
Vous comprenez, pourquoi je n'ai pas très envie d'écrire, en ce moment? Je craque, je réagis mal, au moindre incident, je suis grossière et pas du tout patiente.
Allez, on met ça sur le compte du blues de février?...

01 février 2007

Parenthèse

Je n'écris pas beaucoup, en ce moment... ce n'est pas que je sois plus débordée que d'habitude, c'est juste que je suis lasse, très lasse... L'effet thérapeutique de ce blog n'est pas évident lorsqu'il ne permet pas de créer l'équilibre entre le positif et le négatif. Or, en ce moment, je n'ai envie que de me plaindre de mézados, et préfère donc m'abstenir...
Je serai plus loquace lorsque j'aurai plus souvent le sourire en pensant à eux?... Patience, ça viendra!
A pluche,
M'ados