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03 décembre 2007

Modèle

Franchement, ça n'est pas facile.
Quand on a soi-même été ado, quand on en garde des souvenirs très précis, quand on se souvient parfaitement de la façon qu'on avait de voir les choses à cet âge-là, il n'est parfois pas facile d'avoir un discours "raisonnable" face à un ado.
Oui, je considère qu'il est normal, à 17 ans, de passer par une phase de rejet de notre modèle sociétal, et même de déclarer que l'on préfère vivre dans la rue à faire la manche plutôt que de faire le pantin à travailler pour passer sa vie à payer, payer, payer.
(Là, tout de même, la Manman d'ados n'a pas pu s'empêcher de faire remarquer que l'argent de poche réclamé 1/2h plus tôt, elle avait dû faire le "pantin" pour le gagner... mais bon, c'était facile!)

Attention! Je ne suis pas tentée de dire "oui, vas-y mon fils, vis dans la rue, éclate-toi, être SDF c'est le pied", ni même de penser "vas-y, fais ton expérience tu vas en baver un bon coup et après tu seras raisonnable". Je suis inquiète de ces déclarations, tout en les prenant pour ce qu'elles sont. Je n'ai aucune envie pour lui de ce qui "peut" arriver dans la rue, de la dégradation aux agressions diverses en passant par les dépendances, la crasse, le froid, la faim, la solitude... la violence.

Mais bon, franchement, avec le névropathe qui nous gouverne et sa devise "Travailler plus pour gagner plus", avec le modèle libéral galopant, FRANCHEMENT, je ne suis pas aidée...

Je devrais lui dire "non, mon fils, notre société ne mérite pas ton rejet... vas-y, fais des études, travaille, rentre dans le moule...
Vas-y, bosse, tu enrichiras le capital, mais surtout fais partie des élites, pour ne pas courir le risque de te faire jeter, un jour, non parce que ton entreprise ne fait pas de profit, mais parce qu'elle en fera plus en délocalisant...
"?

Je ne m'en sens pas.
Pas un jour ne passe sans que je sois moi-même scandalisée, par le fond, par la forme...
Alors, je ne peux que lui faire part de mon inquiétude sur la dureté de la rue... et, bêtement croiser les doigts pour que ce rêve d'ado ne dépasse pas le stade du rêve.

10 Commentaire(s):

Anonymous Anonyme a écrit...

Et si tu lui disais simplement pourquoi tu as décidé à [faire] de brillantes études...

4/12/07 14:06  
Anonymous Anonyme a écrit...

C'est très juste, Agathe, mais là encore, ce serait un argument "en négatif"... Et puis, l'exemple des parents est, forcément, à ne pas suivre: je reste donc discrète sur le sujet!

4/12/07 14:21  
Anonymous Anonyme a écrit...

Le gout des autres.

Surtout qu'avec notre avorton qui a des comptes à régler avec le monde entier (il a dû en prendre plein la gu...dans les cours de récré), il risque bien d'échapper à l'aliènation du RMI qui sera probablement supprimé paour augmenter les revenus après impôts de ceux qui ont déjà tout...
Bon je ne disais pas ça pour te pourrir le moral.
Cela dit son expérience de "la rue" risque de tourner comme ma tentative de marcher pieds nu en 68 (elle a cessé à 50 m de chez mes parents quand j'ai marché sur le mégot qu'un type venait de jeter par terre...Ca fait très mal à la plante des pieds et c'est là qu'on comprend pourquoi les chaussures c'est vachement utile.)

4/12/07 17:23  
Blogger FD-Labaroline a écrit...

Et l'idée de partir avec une ONG, ça en est où ? ça donne quoi ? y a une suite ? Il était un temps où les enfants (et leurs parents) pouvaient espérer changer de niveau de vie pour la "csp" d'au dessus; aujourd'hui, on en est à rêver (vainement ?) que nos enfants puissent conserver, adulte, ce dans quoi nous les avons élevés... ça fait peur mais il ne faut pas la leur montrer, notre peur de parents. Ma soeur a fait ça, elle a tout plaqué à 3 mois du bac ; elle a "fait la route", de ci de là, elle a fait les squats et de ses 5 années d'errance nous savons peu... elle est revenue un beau jour, enceinte jusqu'aux dents sans jamais avoir vu de médecin. cette nouvelle maternité l'a raccroché au train de la normalité et elle est à présent... instit'. Après avoir repris des études à ne plus s'arrèter. Prendre son baluchon... certes, mais garder un lien même ténu et revenir plus tard, lorsque la maturité (et la faim...) aura fait son office. En croisant les doigts tous les jours, et toutes les nuits...

4/12/07 21:23  
Anonymous Anonyme a écrit...

Pantin la bleue, Pantin la belle,
Aux grisailles de White-Chapell.
Pantin Novembre, presque l'hiver.
Les arbres se déshabillent
Et, de prairie en champ de blé,
Vous avez bousculé le ciel,
Vous avez repoussé l'hiver
Et réinventé les étés
Et, de rivières en coteaux,
De marguerites en champs de blé,
De mimosa en coquelicots,
Pantin miracle s'est levé,
Pantin folie, Pantin vaisseau.
Au bout de vos cœurs étoilés,
Vous avez planté des soleils
Plus flamboyants que le soleil.

Pantin espoir, Pantin bonheur,
Oh, qu'est-ce que vous m'avez fait là ?
Pantin qui rit, Pantin j'en pleure,
Pantin, on recommencera.

5/12/07 17:43  
Anonymous Anonyme a écrit...

J'ai gardé en tête mes souvenirs, j'ai donc été une mère laxiste, on va voir la relève...

5/12/07 18:55  
Anonymous Anonyme a écrit...

Je suis certaine qu'un jour il sera président !

6/12/07 14:47  
Anonymous Anonyme a écrit...

On se croit mèche, on n'est que suif.
Pendant ce temps, les leaders qui mettent dans la m..., des gamins comme le tien, ne s'y mettent pas, bien au contraire, ils soignent leur plan de carrière et leur réseau de relations.
Il ferait mieux de trouver d'autres façons d'exprimer ses idées ou de contester à moins qu'il n'aime se faire instrumentaliser par des ambitieux.

6/12/07 22:38  
Anonymous Anonyme a écrit...

Mon nado à moi, il attendait que nous (les vieux, les bourges) soyons partis en week-end pour inviter de jeunes SDF à la maison. Se sustenter, se doucher. Une fille s'en est sortie , les autres je ne sais pas ce qu'ils sont devenus. J'en croise toujours un dans la rue, on se sourit, je lui file un ticket restau, un sourire, une poignée de mains. Et mon nado, ben y bosse ! T'inquiète et fais confiance à la mère que tu es. Pour le NS, là ce sera plus dur !
bises

7/12/07 12:17  
Anonymous Anonyme a écrit...

l'anonymous said: it's me, it's Bé-rue

7/12/07 12:18  

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