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07 janvier 2008

Poupée

Il y a quelques semaines, il a beaucoup été question de poupées dans certains blogs amis...

J'en avais une que j'ai courageusement décidé de jeter quand nous avons vidé la maison familiale, mon frère et moi, après la mort de Maman. Elle était borgne et unijambiste, couverte de poussière et de toiles d'araignée.
Deux heures après être repartie pour notre campagne, j'ai appelé mon frère pour le supplier d'aller récupérer Chérie dans l'un des sacs poubelles sur le trottoir...
Chérie, c'était le nom que je lui avais donné, à cause de la chanson "Chérie je t'aime, Chérie je t'adore...".

C'était une petite poupée Bella (pour les nostalgiques...), noire de peau - ce qui était rarissime à l'époque, mais mes parents étaient plutôt non-conformistes, et un peu marginaux. Maman lui avait confectionné un costume de French-Cancan, le même que celui qu'elle m'avait fait pour le gala de danse.
Ce costume était dans une espèce de satinette vert olive pour les blondes, et prune pour les brunes. Je trouvais le prune bien plus joli, mais rien à faire, j'étais blonde ("déjà?", feraient remarquer mézados...). Une robe à manches ballons, serrée à la taille avec une large jupe "dans le biais" qui faisait joli quand on tournait. Avec un jupon de coton et des froufrous à l'intérieur (puisqu'on soulevait le tout), agrémentés de noeuds de la même couleur que la robe, et une jolie culotte au-dessus de nos collants noirs, avec froufrous et noeuds aussi. Puis un chapeau style XIXe, noué sous le menton avec une espèce de large rebord en corolle autour du visage, dans la même satinette, orné aussi de froufrous avec les mêmes petits noeuds. Une splendeur, quoi... surtout pour une petite fille de 7 ans à peine.
Nous étions donc anti-conformistes, chez moi. Assez, par exemple, pour ne pas avoir la télé ou ne pas aller au cathéchisme. Assez pour que Maman décide, avec les chutes de tissus, de confectionner une robe identique pour Chérie.

Je repense à la réaction du groupe des mères de mes copines de danse, pouffiasses bien pensantes et bien élevées qui fréquentaient la messe et faisaient dans la bienfaisance, connasses de première, elles dont les filles étaient toujours coiffées impeccables et habillées de robes bien repassées et tirées à quatre épingles avec des souliers bien cirés ou vernis... Je repense à leur réaction le jour où, fière comme tout, j'ai ramené ma Chérie avec moi à la répétition...
"Plutôt que de faire une robe pour la poupée, elle aurait pu s'appliquer un peu plus pour faire la robe de sa fille..."
J'étais un peu plus loin, quand ça a été dit. Mais pas trop, pour que j'entende... S'en est suivi un échange sur la façon dont nous étions élevés, mes frères et moi.

Heureusement pour moi, j'avais déjà conscience de notre "marginalité", et je l'ai pris de haut : je les ai royalement méprisées, ces médiocres...

Cet épisode, qui m'était complètement sorti de la tête, m'est revenu, il y a plus de dix ans, alors que je marchais dans la rue avec une belle amie qui me lit, ne commente jamais et se reconnaîtra... C'était l'été, elle avait un chemisier à manches courtes, et la bretelle de son soutien-gorge de satin prune a glissé sur son joli bras... Du satin prune, juste comme celui de la robe des brunes... Le coup de la madeleine que ça m'a fait!
Sur le coup, ça a été comme une vanne qui s'ouvre, je lui ai tout raconté, la poupée, le gala de danse, les pouffiasses, tout...

J'y ai repensé, souvent, depuis. A chaque fois, c'est surtout une colère monumentale qui me vient, non pas de ce qu'elles ont dit, mais de ce qu'elles l'aient fait devant moi, sans se soucier de ce que je pouvais ressentir, voire par pure perversion...

Et si j'y ai beaucoup repensé, ce n'est pas en m'appitoyant sur la petite fille que j'étais. Je l'ai dit, j'avais le cuir solide - et l'ai pris de haut, même si ça m'a encore plus conforté dans la marginalité.
Mais l'idée que l'on puisse faire ça à un enfant, à n'importe quel enfant, voire à mes enfants, me rend malade. Là, j'écris, mais je bouillonne, j'ai le poil hérissé, le coeur à 180... plus de quarante ans plus tard...

18 Commentaire(s):

Anonymous Anonyme a écrit...

Respire, calme-toi et cherche Dario Moréno et son Chérie je t'aiiiiiiiiime chérie je t'adore, moi aussi j'adore et ton histoire me mets aussi en colère!

7/1/08 18:14  
Anonymous Anonyme a écrit...

"J'en avais une que j'ai courageusement décidé de jeter quand nous avons vidé la maison familiale, mon frère et moi, après la mort de Maman. Elle était borgne et unijambiste, couverte de poussière et de toiles d'araignée."

Ben, elle avait pas de chance ta mère...

7/1/08 20:37  
Anonymous Anonyme a écrit...

Ma j'avais une poupée Tiny... je crois... je sais pas où elle est. Probablement dans un carton chez mes parents... La tienne devait être très jolie. Quant à la perfidie de l'être humain, à sa joie de faire mal à l'autre et d'autant plus à un enfant, no comment. Quoi qu'on fasse, il y aura toujours quelqu'un pour médire...

7/1/08 21:20  
Blogger FD-Labaroline a écrit...

Méchantes filles méchantes filles !! tu sais ce qu'on dit aux méchantesvilaines ?! "que le c*** leur pèle et que les bras leur soient trop courts pour se gratter." Voilà. Désolée, ça m'inspire ça, la méchanceté, ça me rend agressive et vulgaire. Tu t'en fous, t'avais 1000 fois plus de classe qu'elles toutes réunies. D'abords.

7/1/08 22:38  
Anonymous Anonyme a écrit...

Goût, tu es cruel!
Tu m'as fait pleurer... de rire!

8/1/08 08:11  
Anonymous Anonyme a écrit...

un petit coup de madeleine..
allez respire..
les gens sont cruels

8/1/08 09:48  
Anonymous Anonyme a écrit...

ben oauis mais t'es marrante aussi, si t'avais joué aux Légaux ;-) ben ça serait pas arrivé ;-) Allez ne pleure plus, ignore mais avt tu y fous un coup de latte à la pouffe ! nan mais c pas vrai koi !
bérudanlesbrancar

8/1/08 18:53  
Anonymous Anonyme a écrit...

ça n'a pas changé beaucoup, ça existe toujours les bienpensantes qui font du mal aux enfants. C'est tellement facile et sa rassure sur sa propre incompétence à aimer.

8/1/08 22:38  
Anonymous Anonyme a écrit...

Ma soeur avait une poupée noire, toute molle et aux doigts rongées, elle faisait l'objet de nos convoitises, je ne sais pas ce qu'elle est devenue, la poupée, pas ma soeur...Nous n'étions pas très conformistes déjà, nous n'avons pas changé....

9/1/08 11:05  
Anonymous Anonyme a écrit...

haaa...les mini pouffiasses des cours de danse.... bu, ça y est, je suis énervée…! Moi aussi j'ai des parents "marginaux", ils ne s'en rendent pas compte, maintenant que je suis grande, ils se demandent s’ils n'auraient pas du plus....ou moins.... mais peut être.... Ils ne se rendent pas compte que c’est merveilleux ce qu'il m'ont offert... (enfin ce qu'ils m'apportent toujours d'ailleurs, je ne suis qu'un gros bébé de presque 20 ans ( presque, dans 6 mois...).

9/1/08 14:58  
Anonymous Anonyme a écrit...

J'étais loin d'être une enfant marginale à ta manière par contre j'aimais être avec des enfants différents, ceux qu'on met de côté car mal habillés, le nez pas mouché ou la geule de travers. Moi j'étais une petite fille timide et "grassouillette" comme me l'avait fait aimablement remarqué un dentiste. Je n'étais pas à la mode, première de la classe, avec en prime strabisme et naïveté... On adorait me faire marcher....Des méchancetés j'en ai entendu. J'en ai gardé des souvenirs cuisants mais qui ne soulèvent plus en moi une telle colère envers ces autres -jolies, chouchoutes de la maitresse, perfides. Uniquement une grande bouffée d'amour envers cette petite fille que j'étais et qui malgré tout ne s'est jamais reniée en voulant ressembler à ces filles.

10/1/08 16:43  
Anonymous Anonyme a écrit...

Chérie je t'aime chérie je t'adore
Como la salsa de pomodoro
Chérie je t'aime chérie je t'adore
Como la salsa de pomodoro

Y a Mustapha, y a Mustapha
Anavaé badia Mustapha
Ça va chérim faila attaarim
Éronquérim matché éma hatchim

Thala aya Mustapha yaémil quélam
Hénéal quamé bémane avénéal quélam
Where my live oh guest oh guest, yes my love
Oh guest oh guest
Where my live oh guest oh guest, yes my love
Oh guest oh guest

Chérie je t'aime chérie je t'adore
Como la salsa de pomodoro
Chérie je t'aime chérie je t'adore
Como la salsa de pomodoro

Un jour j'étais en pleine été
En pyjama je me promenais
a que lasagne iarà pigeu ne sais (?)
Où tu habites je me suis trouvé

Chérie je t'aime chérie je t'adore
Como la salsa de pomodoro
Chérie je t'aime chérie je t'adore
Como la salsa de pomodoro

Quand je t'ai vu sur le balcon
Tu m'as dit monte et ne fait pas d'façon
Tout de suite chez toi je suis monté
Avec ta mère et tes petits frères tu y étais
ayaya

Chérie je t'aime chérie je t'adore
Como la salsa de pomodoro
Chérie je t'aime chérie je t'adore
Como la salsa de pomodoro

Tu m'as allumé avec une allumette
Et tu m'as fait perdre la à tête
Tu m'as allumé avec une allumette
Et tu m'as fait perdre la à tête

Chéri je t'aime chéri je t'adore
Como la salsa de pomodoro
Chéri je t'aime chéri je t'adore
Como la salsa de pomodoro

Y a Mustapha, y a Mustapha
Anavaé badia Mustapha
Ça va chérim faila atha harim
Éronquérim matché éma hatchim

Y a Mustapha, y a Mustapha...

15/1/08 09:12  
Anonymous Anonyme a écrit...

Je suis une poupée de cire
Une poupée de son
Mon cœur est gravé dans mes chansons
Poupée de cire poupée de son

Suis-je meilleure suis-je pire
Qu'une poupée de salon
Je vois la vie en rose bonbon
Poupée de cire poupée de son

Mes disques sont un miroir
Dans lequel chacun peut me voir
Je suis partout à la fois
Brisée en mille éclats de voix

Autour de moi j'entends rire
Les poupées de chiffon
Celles qui dansent sur mes chansons
Poupée de cire poupée de son

Elles se laissent séduire
Pour un oui pour un nom
L'amour n'est pas que dans les chansons
Poupée de cire poupée de son

15/1/08 09:14  
Anonymous Anonyme a écrit...

ben alors kess tu fous ? Tu joues à la Bella ?
Béru..ta baga

24/1/08 20:01  
Anonymous Anonyme a écrit...

toc,toc!personne?
allez reviens....

26/1/08 06:56  
Anonymous Anonyme a écrit...

ben wé koi reviens nous !

bérue...déserte

26/1/08 11:04  
Anonymous Anonyme a écrit...

On doit s'inquiéter ou pas?

27/1/08 09:25  
Anonymous Anonyme a écrit...

V apl le çamu

béru

29/1/08 20:49  

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