par ici les commentaires...

23 octobre 2006

Le Cap de Bonne Espérance

Ce week-end, nous avons passé un cap. Très clairement.
Samedi midi, conflit "ordinaire" avec Chaton, pendant lequel je suis peut-être une peu plus dure dans mes propos qu'à mon habitude.
Samedi après-midi, il décide de remplacer l'aviron par autre chose... Quand je viens les chercher, Princesse et lui, à la fin de l'entraînement, pas de Chaton, personne ne l'a vu. J'essaie de l'appeler, lui laisse un message lui demandant de ses nouvelles - je reçois vers 19h un sms laconique : "Je V bi1 je rantre pa se soir me cherché pa C pa la peine je vou redonerai D news dan la soiré." (je rassure immédiatement mes lecteurs pointilleux: il a une très bonne orthographe hors sms...).
Pas d'inquiétude, il est de toute évidence allé chez Sadouce... Effectivement, il nous appelle de là, plus tard dans la soirée. Aucun dialogue possible, il ne veut pas rentrer, je lui demande donc de rentrer le lendemain matin par un train vers 9h30, en lui expliquant que dans notre organisation quelque peu délirante du week-end (Papa partant en déplacement, Princesse a rendez-vous en ville avec ses copines pour la piscine, PetiteMère - la manman de Papa - à raccompagner chez elle à 140km de la maison...), c'est le seul moment où je pourrais aller le chercher. Il me répond qu'il verra, qu'il ne peut pas me dire ce qu'il va faire, et qu'il m'appellera le matin.
Dimanche vers 13h, sans nouvelle de lui, je l'appelle chez Sadouce, et m'entends répondre "tu m'as pas appelé, ce matin, j'ai attendu ton coup d'fil...". Là je rigole, lui fais remarquer que c'est pas mal trouvé pour ne pas se faire engueuler de ne pas avoir appelé, mais que je n'ai aucune intention de l'engueuler: je veux qu'il rentre, c'est tout, parce qu'il a des maths à faire pour lundi, et un contrôle mardi. Nous convenons que je passe le chercher en allant raccompagner PetiteMère, Sadouce habitant à mi-chemin.
Je le récupère donc, après d'ultimes négociations sur place, en piteux état. Triste, fatigué, abattu... Je lui demande si c'était sympa chez Sadouce, s'ils avaient passé une bonne soirée, il me répond qu'il ne pouvait pas passer une bonne soirée "dans ces conditions". Impossible de discuter sur le fond avec PetiteMère dans la voiture. Il est là, sur la banquette arrière, silencieux, morose... Tous mes capteurs de Manman sont en alerte, mon fils est en détresse je dois agir!...
Je commence donc à parler de choses et d'autres, un peu profondes mais pas trop, je m'adresse un petit peu à lui, il me répond par des onomatopées, puis je finis par trouver un sujet (les anneaux gastriques!) qui l'intéresse un peu, et il commence à me répondre, à intervenir, à se "ré-ouvrir", puis il change de sujet, me demande mon avis, propose, écoute: le dialogue est presque rétabli. Assez pour qu'à l'arrivée, on puisse se dire bonjour pour de vrai, se serrer fort dans les bras, s'embrasser...
Il était affamé, épuisé. Pour lui, cette petite fugue avait un ton mineur, dans le genre ré bémol, très sombre. Pour moi, ce n'était pas un drame... juste une étape.
Mais j'ai été inquiète pour lui, réellement, s'il m'arrive souvent d'avoir envie de l'étrangler, je ne supporte pas de le voir souffrir, avoir mal à l'âme...
Le voyage de retour a été merveilleux. Nous avons parlé, beaucoup, construit, fait des projets pour lui, ré-équilibré les devoirs et les droits, nous étions du même côté...

Nous avons passé un cap, disais-je... non pas parce que nous nous sommes réconciliés, ce qui nous arrive fort souvent. Mais parce que pour la première fois, c'est lui qui a décidé. Il a fait ce qu'il a voulu. J'ai réussi à le convaincre de rentrer pour bosser ses maths, mais il aurait pu rejeter mes arguments. Il avait le choix.

J'en suis tellement, tellement heureuse... pouvoir, non pas lui imposer notre volonté, mais lui exposer nos arguments pour qu'il prenne ses décisions en toute connaissance de cause... en toute responsabilité.
C'est paradoxal, non? Si je reste un peu inquiète par rapport à sa capacité à se montrer "raisonnable", je suis ravie que les cartes soient enfin entre ses mains.

5 Commentaire(s):

Anonymous Anonyme a écrit...

et bé, tu sais que tu fais des progrès toi dans la connaissance des zados...mais maintenant faut garder le cap parce qu'à mon avis...les cartes dns les mains va s'en servir le chaton....

23/10/06 12:45  
Anonymous Anonyme a écrit...

La petite fugue / Maxime Leforestier

C'était toujours la même
Mais on l'aimait quand même
La fugue d'autrefois
Qu'on jouait tous les trois
On était malhabiles
Elle était difficile
La fugue d'autrefois
Qu'on jouait tous les trois
Eléonore attaquait le thème au piano
On trouvait ça tellement beau
Qu'on en arrêtait de jouer pour l'écouter
Elle s'arrêtait brusquement et nous regardait
Du haut de son tabouret
Et disait reprenez mi fa mi fa mi ré
C'était toujours la même
Mais on l'aimait quand même
La fugue d'autrefois
Qu'on jouait tous les trois
On était malhabiles
Elle était difficile
La fugue d'autrefois
Qu'on jouait tous les trois
Souviens-toi qu'un violon fut jeté sur le sol
Car c'était toujours le sol
Qui gênait Nicolas quand il était bémol
Quand les voisins commençaient à manifester
C'était l'heure du goûter
Salut Jean-Sébastien et à jeudi prochain
Un jour Eléonore a quitté la maison
Emportant le diapason
Depuis ce jour nous n'accordons plus nos violons
L'un après l'autre nous nous sommes dispersés
La fugue seule est restée
Et chaque fois que je l'entends c'est le printemps

23/10/06 13:52  
Anonymous Anonyme a écrit...

Ah la j'avoue l'âne Onim a fait fort, Cette chanson de Maxime ça m'a foutu un blues...et maintenat j'attaque: " Toi,le frère que je n'ai jamais eu" après avoir murmuré: " Comme un arbre dans la ville" et " Ce soir à la lune, nous irons ma brune...cueillir des serments, man man man... cette fleur sauvage qui fait des ravages dans les coeurs d'enfants..." Ah la belle époque !

23/10/06 15:23  
Anonymous Anonyme a écrit...

c'est pas évident en plus de laisser les cartes, ça demande non seulement de l'amour (ça on n'en manque pas) mais aussi de la confiance (parfois c'est dur) Tant que le dialogue reste maintenu, tout reste possible.

24/10/06 20:55  
Anonymous Anonyme a écrit...

donner les cartes, c'est parfois pas si évident, ça implique de faire confiance, et en général ça paie.
Et puis maintenir coute que coute le dialogue, c'est essentiel, un enfant qui se sait écouter et entendu revient toujours.

24/10/06 20:56  

=+=+= Cliquer ici pour ajouter votre commentaire =+=+=

<< Retour à l'accueil de Pauvre ''Manman'' d'ados...