Petit bonheur en solde
Bien sûr, je ne parle presque que des problèmes...
Nous étions ensemble en courses ("oh, si manman, tu sais, je n'ai plus rien à me mettre, dis-donc, je n'ai plus un seul jean correct (1), on va aux soldes? et puis d'abord, il ne fait pas si chaud que ça...").
Taquins sur ma façon d'acheter ("mais tu as déjà suffisamment de foulards et d'écharpes pour en changer tous les jours pendant trois ans...", implacables quant à mes choix ("enlève ce chapeau, tu as l'air tarte!") et tout autant quant aux leurs ("ça va pas, il est nul, c'ui-là!"), déterminés ("oh si, manman, il est trop beau...") mais réalistes ("non, même en solde ça coûte une fortune i' sont graves"), délicieux ("oh manman tu gères trop, t'es trop cool"), gentils ("il te va vraiment bien, et puis c'est pas cher, fais-toi plaisir"), féroces ("ne vous inquiétez pas, elle est folle mais on la surveille"), câlins (bisous simultanés sur les deux joues, chacun d'un côté : nous appellons ça un "sandwich". Quand, en plus, il est administré de bon coeur, en public, dans un magasin plein de gens qui nous regardent, dont des jeunes, ça n'en a que plus de prix...).
Nous étions tous les trois heureux, ravis d'être ensemble, plaisantant, riant, râlant "pour de faux", prenant les témoins... à témoin, bruyants et joyeux. Ce qui m'a frappé ce jour-là, c'est le nombre de gens qui nous souriaient en retour... Ah, la jolie famille!
A pluche !
M'ados
(1)jean correct : trop large, trop long, troué et descendant à mi-fesses.