31 juillet 2006

Petit bonheur en solde

Beuh... quelle image sombre je donne de nos relations, mézados et moi !
Bien sûr, je ne parle presque que des problèmes...
Nous étions ensemble en courses ("oh, si manman, tu sais, je n'ai plus rien à me mettre, dis-donc, je n'ai plus un seul jean correct (1), on va aux soldes? et puis d'abord, il ne fait pas si chaud que ça...").
Taquins sur ma façon d'acheter ("mais tu as déjà suffisamment de foulards et d'écharpes pour en changer tous les jours pendant trois ans...", implacables quant à mes choix ("enlève ce chapeau, tu as l'air tarte!") et tout autant quant aux leurs ("ça va pas, il est nul, c'ui-là!"), déterminés ("oh si, manman, il est trop beau...") mais réalistes ("non, même en solde ça coûte une fortune i' sont graves"), délicieux ("oh manman tu gères trop, t'es trop cool"), gentils ("il te va vraiment bien, et puis c'est pas cher, fais-toi plaisir"), féroces ("ne vous inquiétez pas, elle est folle mais on la surveille"), câlins (bisous simultanés sur les deux joues, chacun d'un côté : nous appellons ça un "sandwich". Quand, en plus, il est administré de bon coeur, en public, dans un magasin plein de gens qui nous regardent, dont des jeunes, ça n'en a que plus de prix...).
Nous étions tous les trois heureux, ravis d'être ensemble, plaisantant, riant, râlant "pour de faux", prenant les témoins... à témoin, bruyants et joyeux. Ce qui m'a frappé ce jour-là, c'est le nombre de gens qui nous souriaient en retour... Ah, la jolie famille!
A pluche !
M'ados
(1)jean correct : trop large, trop long, troué et descendant à mi-fesses.

Vacances

Je réalise qu'en ce moment, je suis plutôt apaisée côté Chaton.
Non que ce soit le paradis, loin, loin, loin de là... Je suis souvent mécontente, inquiète, outrée, colère, râleuse, abasourdie... mais, au moins, je ne suis pas stressée par le "scolaire".
Qu'il est doux de ne pas avoir cette épée de Damoclès au-dessus de ma tête... je n'attends ni convocation, ni mauvaise note, ni mot dans le carnet, ni avertissement, ni coup de fil du proviseur, ni excuses bidons pour un retard ou une absence... en somme, je me sens en vacances !

29 juillet 2006

Effet pervers

En fait, ce blog me crée un problème, alors que son rôle est, à la base, de m'aider à résoudre ceux que j'ai avec mézados... je m'explique.

Je demande entre autres, dans mon entête, des conseils.
Je me suis déjà plainte ici-même de ne pas en recevoir assez... mais toujours est-il que j'en reçois. Via des commentaires, ou bien directement de mes amis non commenteurs - ou non connectés. Et ces conseils sont décidément contradictoires...

Deux tendances dans mes conseilleurs : les "sois plus ferme", et les "sois plus cool".
Les uns me demandent de serrer la vis, d'interdire les sorties (jusqu'à un trimestre entier!...), de punir, de supprimer l'argent de poche, de suivre de très près, de manier la carotte et le bâton, et les autres de laisser faire, de leur lâcher la grappe, de ne pas m'en faire, de m'occuper de moi plutôt que d'eux, de tout permettre, de ne rien interdire, de ne rien exiger... On me trouve trop laxiste, ou trop exigeante. Trop compréhensive, ou trop étouffante.

Et alors? J'en fais quoi, moi, de tout ça? J'écoute qui? Je crois qui? Dois-je être "plus ferme", ou "plus cool"? Je ne suis guère avancée...

Et l'effet pervers est que j'en déduis que je fais mal, de toute façon. Pour ces deux clans-là, je suis, en quelque sorte, une mauvaise mère...

Heureusement... il y a aussi les compatissants, les hésitants, les celles-et-ceux-qui-en-bavent-aussi, les perplexes, les inquiets, les nuancés, les versatiles, les qui-ne-savent-pas, les peut-être, les pas-sûr... enfin, ceux auxquels j'appartiendrais très certainement aujourd'hui si je devais commenter un blog de manman d'ados!

Attention! Je n'en veux aucunement aux va-t-en-guerre ou aux va-t-en-paix de me donner des conseils, puisque je les demande - et qu'ils sont sincères...
Je me plains juste du fait que, comme ils sont à peu près à égalité numérique et aussi concaincants les uns que les autres, il ne s'en dégage pas une ligne de conduite évidente à adopter...

Bon - tant pis. Je continuerai à vivre avec mézados, cahin-caha, en essayant de faire de mon mieux, ou plutôt le moins mal possible...
Je vous ferai part de mes humeurs... et ne manquerai pas de vous demander des conseils!

A pluche,
M'ados

25 juillet 2006

Je ne suis pas contente

Pas de nouvelles, bonnes nouvelles? Pas vraiment... Mais pas de mauvaises nouvelles non plus, juste le "ado-ado" quotidien!

Ce matin, je ne suis pas contente. Mais pas du tout. Nous nous sommes livrés hier soir, Chaton et moi, à un véritable "dialogue de sourds", digne d'être décortiqué comme cas d'école dans un manuel pratique à l'usage des médiateurs. Nous n'étions pas du tout, mais vraiment pas du tout sur la même longueur d'ondes...

Peu importe le factuel - j'avais bien entendu raison, comme d'habitude d'ailleurs (eh oh! je précise que je ne suis pas dupe, je sais bien qu'il a tout autant raison que moi, mais juste, je revendique ma mauvaise foi... et d'abord c'est moi qui écris!).

Toujours est-il que nous nous sommes opposés comme deux ânes, aussi bornés, aussi obstinés l'un que l'autre.

Alors, je ne suis pas fière de moi, et même plutôt humiliée, parce que d'habitude je suis plus fine dans nos échanges, quand je cherche à le convaincre j'écarte les arguments qu'il refuse pour en trouver de plus acceptables par un nado de 16 ans... Et s'il arrive que ses arguments soient meilleurs que les miens, et bien, je change d'avis... J'essaie en tous cas de "conclure" nos discussions, par un accord si possible, ou par un compromis... parfois par une franche rigolade.

Mais là, hier, fatiguée, probablement énervée par la chaleur, je n'ai pas fait d'efforts, je n'ai pas réussi, j'ai été mauvaise...

Et oui... s'il m'arrive souvent d'être mécontente de mézados, il m'arrive aussi d'être mécontente de moi...

A pluche!
M'ados

10 juillet 2006

Palais

Agacé par la défaite de foot, le juge?... je ne pense pas. Mais par l'accumulation (tiens, lui aussi?) des affaires concernant Chaton, certes.
En deux mots, il renvoie l'ensemble devant le tribunal des enfants - ce qui n'est pas une bonne chose.
On va essayer de tenir le coup d'ici là...
A pluche!
M'ados
PS: je précise pour ceux qui n'auraient pas suivi l'ensemble des péripéties qu'il s'agit de trois affaires remontant aux actions anti-CPE...

Pourvu...

... que le juge des enfants devant lequel Chaton comparaît cet après-midi ne soit pas un supporter de l'équipe de France de football plein d'amertume...

Mon précédent message était, de toute évidence, trop insistant sur le moins bon... avec une solide dose de la mauvaise foi dont je me revendique le droit en tête de ce blog!
Allez, je suis ravie, pour ce brevet...
Pour ma Princesse chérie, qui n'a absolument pas révisé et s'est couchée à 23h30 la veille (championnat de France d'aviron oblige...), et qui a tout de même assuré, tranquillement, solidement...
Pour mon Chaton préféré, pour son succès, pour cette réussite scolaire dont j'espère qu'elle lui donnera confiance dans l'avenir de ses études... D'autant que sa seule préparation des épreuves de physique et d'espagnol, dont je me suis aperçue la veille au soir, en lisant sa convocation, qu'elles étaient à passer en supplément pour les candidats libres, a consisté à lire deux sujets de brevet de l'année passée que j'ai téléchargés sur le web...

Allez... j'espère vraiment que le juge sus-mentionné est un fanatique du croquet.

08 juillet 2006

Du bon et du moins bon

Le bon, en trois mots? Mes deux zados ont leur brevet!
Bravo Princesse, on n'en attendait pas moins!
Bravo Chaton, on n'en espérait pas tant...

Le moins bon, c'est "l'accident" de Chaton hier matin... Alors qu'il est supposé se mettre à son chantier de peinture, il juge prudent de commencer par faire une pause. En l'occurence, en allant avec Sadouce et Princesse fait du BMX (vélo spécial casse-cou) au village. Là, probablement grisé par la présence de ses accompagnatrices, Chaton fait des figures, et lors d'un simple "bunny-up" (ne me demandez pas ce dont il s'agit...), c'est la chute, et l'entorse du genou droit. Emmené par les pompiers aux urgences, radio, examens, attelle, ordonnance... je quitte mon travail toutes affaires cessantes et vole le récupérer.
Mais ce n'est pas tout... il lui faut des béquilles. Je connais une pharmacie en ville où je suis certaine d'en trouver, je le laisse devant et me gare suffisemment près pour qu'il puisse y béquiller, en zone interdite, mais avec mes warnings qui hélas n'impressionneront nullement les fonctionnaires de police dans leur zèle procédurier verbal - 35€!
Mais ce n'est pas tout... le médecin des urgences a oublié de lui prescrire des anti-coagulants contre les risques de phlébite. Donc, nous repartons chez le médecin de famille, mais là, trop de monde à attendre, nous rentrons à la maison et prenons un rendez-vous pour plus tard. Donc, rebelote, revoiture, médecin, puis pharmacie - je précise, pour ceux de mes lecteurs qui l'ignoreraient, que nous habitons en pleine campagne, à 10km du premier bourg.
Mais ce n'est pas tout... nos vacances sont fortement compromises. Pourtant, j'avais réussi à convaincre Papa de se joindre à nous pour une semaine en bord de Vienne, comme je l'avais fait avec les zados l'année dernière, dans tout petit camping de famille, avec deux copains/copines à eux, et un stage de kayak à la clef pour eux. Le kayak, n'en parlons plus, mais le camping, avec une attelle et la jambe immobilisée? Et le rendez-vous de contrôle-diagnostic avec le médecin de l'hôpital, en plein milieu de la semaine?...
Mais ce n'est pas tout... non seulement Chaton ne peut plus rien faire à la maison, mais en plus il faut s'occuper de lui... jamais assez, à son goût, et jamais bien ("mais fais gaffe, t'as touché mon g'nou... tu vois bien qu'l'attelle est pas assez serrée... tu peux aller m'chercher un verre d'eau, s'te plaît?... et mon T-shirt?... non, pas çui là, le noir... si, il est dans ma chambre... aïe, mon g'nou!... ah bon, ben p't-être dans l'bureau... eh, Manman, au fait, mon verre d'eau?...").

Ce qui est fatiguant, voire épuisant, c'est ce côté répétitif et inéluctable...

04 juillet 2006

Ménagerie à deux

La participation aux tâches ménagères de mes deux zados est une grande source de frictions.
Tout d'abord, soyons clairs, je pars du principe qu'elle est absolument normale, ou plutôt que son absence serait absolument anormale.

Pour ce qui est du quotidien, nous avons résolu (relativement) le problème il y a plusieurs années déjà, en décrétant une alternance immuable, qui fonctionne plutôt pas mal : les jours pairs, Princesse met et débarrasse la table, vide le lave-vaisselle le cas échéant, tandis que Chaton s'occupe des animaux et arrose les plantes. Les jours impairs, c'est l'inverse.

Bien sûr, parfois ça coince :
- quand A demande à B de l'aider ("ch'suis crevé(e), j'ai du boulot, s'te plaît, tu peux m'aider?..."), parce que B, s'il accepte, va lui demander de l'aider le lendemain, ce que A ne sera pas nécessairement disposé à accorder... ("t'es vraiment nul(le), moi cht'ai aidé(e) hier et t'étais bien content(e), c'est toujours dans l'même sens, j'me fais toujours avoir, maint'nant tu pourras toujours me d'mander..." "ouais mais là, ch'suis crevé(e), faut qu'j'appelle Machin, Papa m'a d'mandé d'ranger mon bureau...", etc...)
- quand A est absent, que B assume à sa place (c'est la règle établie) et que, le lendemain, il cherche à obtenir une compensation de la part de A (je vous laisse imaginer l'argumentaire, identique au précédent à un ou deux détails près...).

Si je vous dis que nous sommes parfois amenés à intervenir... soit pour trancher, soit, au minimum, pour arrêter ces échanges plutôt pénibles! Mais bon. Globalement, à quelques ratés près, le strictement quotidien est assuré.

Par contre, pour ce qui est du reste, du "non-quotidien"...
Faire la vaisselle de casseroles, balayer, donner un coup de serpillère, nettoyer le frigo, la gazinière, vider la poubelle, étendre le linge, le ramasser, nettoyer la douche... Là encore, il nous paraît absolument normal qu'ils en prennent leur part, si possible dans l'alternance.
Mais c'est là qu'intervient le hic... Ils sont deux!

Chacun est intimement persuadé que si l'évier (ou la douche, la poubelle, la casserole, etc...) est sale, c'est uniquement parce que l'autre l'a mal nettoyé la fois précédente (ou sali entre temps), et qu'il n'est donc pas normal qu'il lui revienne de faire le travail bâclé (ou provoqué) par l'autre.
Donc il proteste, râle, ne fait pas, ou... bâcle.

C'est ainsi que je me suis retrouvée hier soir, après ma journée de boulot, à nettoyer l'évier de la cuisine qui était absolument immonde, et qui avait pourtant "subi" deux ou trois vaisselles de casseroles consécutives de mézados, vaisselles dont le préliminaire (en principe) est justement le nettoyage de l'évier...
Je précise qu'ils sont en vacances.

Aurions-nous raté quelque chose dans l'éducation de nos zados?...

03 juillet 2006

Apprendre encore

Week-end plutôt épuisant...
Le factuel, rapidement : championnat de France d'aviron pour Chaton, dans les Alpes. Il a été "grave" malade (gastro) vendredi, puis l'un de ses coéquipiers, le lendemain. Ils sont donc allés jusqu'aux finales, mais en peinant car plutôt faibles: ils sont classés dixièmes. Fort honorable tout de même.
Le factuel encore. Prenant mon courage et mon volant à deux mains, je suis partie le soutenir vendredi soir avec la voiture pleine dados: Princesse, Sadouce de Chaton, la copine rameuse de Princesse et son petit frère rameur, retour hier soir. Treize heures de conduite, clim' en panne, dormi dans la voiture la première nuit puis dans un camping surpeuplé - un soir de match de foot gagné par la France - la deuxième, le bonheur...

Le non-factuel. Princesse, toute occupée de sa copine, ne s'est absolument pas souciée de Sadouce, avec laquelle elle s'entend très bien par ailleurs. Mais bon... là, il y avait sa copine. Question: à quel âge le savoir-vivre vient-il aux filles?

C'est donc à moi qu'il revenait de tenir compagnie à Sadouce, du moins quand elle n'était pas avec Chaton... Quant à Princesse, elle ne me cherchait qu'aux moments des repas - et encore, c'est parce que nous n'avons pas eu l'idée, ni elle ni moi, de lui attribuer un budget pour se nourrir pendant le week-end, qu'elle aurait géré elle-même. Je précise mon mécontentement: j'aime la solitude, mais j'aime en être maîtresse...

Au retour, l'organisation du covoiturage a permis que Chaton rentre avec nous - à la place de la copine de Princesse et de son petit frère. Autant dire que lui et Sadouce étaient ravis, ils ont passé le voyage à roucouler, tendrement enlacés à l'arrière, tandis que Princesse, à l'avant, faisait la tête ("mais j'fais pas la tête!") parce qu'elle n'était plus avec sa copine. Bon, elle s'en est excusée, juste avant de se coucher hier soir, par un charmant petit mot glissé au milieu de son linge sale...

Au fait, à propos de Princesse... Peu nombreux, les conseils, quand j'en demande! Enfin, l'inscription au lycée est remise à ce soir, ça vous laisse un tout petit peu de temps! (cf. la fin du précédent message).

La fin du voyage a été très pénible - dès l'instant où j'ai réitéré à Chaton (qui est en plein travaux de peinture à la maison) mon refus d'accepter qu'il aille passer les trois prochains jours chez Sadouce (je précise qu'elle le rejoindra à la maison à partir de mercredi, pour la fin de semaine, et qu'elle va probablement venir avec nous pour notre semaine de bord de Vienne...). Et quand je dis pénible... Chaton faisait la tête, après s'être fait envoyer promener parce qu'il devenait insitant, Sadouce faisait la tête... c'est à ce moment-là que Princesse, finement, a jugé bon d'arrêter de faire la tête.

Autant dire que j'étais quelque peu amère... Bon, bien sûr, je n'attendais pas grand chose, mais tout de même!

Je pense qu'il me faut réellement m'habituer à l'idée que quelle que soit la quantité (d'efforts, d'attention, d'argent, de compréhension, de permissivité) fournie, elle leur paraît toujours naturelle, et que le moindre refus est, quant à lui intolérable...