30 octobre 2006

Unfwanépakoutum

Vérone, Villa Giusti : le labyrinthe
Villa Giusti, Vérone
Le labyrinthe

Je ne parlerai pas de mézados ce matin... J'ai encore autre chose en tête.
Allez, le commenchanteur !
"On a tous quelque chose en nous de Vénétie..."
Le théâtre de verdure de la Villa Rizzardi, près de Vérone
Villa Rizzardi, près de Vérone
Le théâtre de verdure


Jardins de la Villa Barbarigo, près de Padoue
Villa Barbarigo, Valsanzibio
(près de Padoue)
Les jardins

Villa da Schio, environs de Vicenza
Villa da Schio
(environs de Vicenza)
L'escalier

Villa Barbaro, Maser, Véronèse
Villa Barbaro, Maser
(près de Trévise)
L'une des fresques du Véronèse


Jardin botanique de Padoue
Le jardin botanique de Padoue
(le plus ancien d'europe, 1545... on y voit, entre autres, un palmier planté en 1585, que Goethe trouvait admirable en 1786, à 200 ans!)

25 octobre 2006

Vrac

C'est un joli mot, non, "vrac"? Et puis, on peut mettre ce qu'on veut derrière... des petits faits, du n'importe quoi, sans lien, sans raison... du vrac, quoi!

Nous avons reçu hier le bulletin de demi-trimestre de Chaton. Pour la première fois de sa scolarité, c'est un bon bulletin... La fête!!!
Princesse a eu un 2 en maths. Elle fait visiblement dans l'à-peu-près, pour les maths... J'ai tendance à rejeter totalement la faute sur son prof de l'année dernière - tout simplement parce que ma fille est géniale.
Chaton va rejoindre Sadouce samedi soir en vacances. Il est tout content - et moi du coup itou.
Princesse est ravie des vacances, et ne pense qu'à l'aviron, à ses coéquipières et aux championnats de France.
Demain, Chaton effectue son action éducative. En l'occurence, il passe la journée avec une équipe de la voierie, en ville, à réparer, nettoyer, bricoler... Espérons que cela l'éduquera!
Princesse fait sa ch....... avec sa contracture musculaire dans le dos (désolée, je ne peux pas écrire le mot en toutes lettres, elle me lit régulièrement, elle, et m'étranglera si j'écris ch....... en entier. 'S'pas, Princesse?...)
Le prof principal de Chaton m'a rappelée: il paraît que a) il ne s'intègre pas dans sa classe (tiens donc!) b) qu'il a de grosses capacités (tiens donc again!) c) qu'il ne les exploite pas (tiens donc once more!)
Princesse rêve à son appartement pour l'année prochaine... Dis donc, tu es gonflée, je n'ai rien promis, que je sache!
Ce week-end, Papa et moi lâchons nos petits(!) pour 3 jours, et partons visiter des jardins en Vénétie... waouh...
Ce week-end, ma copine potaude commenteuse se marie... Vive la mariée!

Fin du vrac.
A pluche,
M'ados

23 octobre 2006

Le Cap de Bonne Espérance

Ce week-end, nous avons passé un cap. Très clairement.
Samedi midi, conflit "ordinaire" avec Chaton, pendant lequel je suis peut-être une peu plus dure dans mes propos qu'à mon habitude.
Samedi après-midi, il décide de remplacer l'aviron par autre chose... Quand je viens les chercher, Princesse et lui, à la fin de l'entraînement, pas de Chaton, personne ne l'a vu. J'essaie de l'appeler, lui laisse un message lui demandant de ses nouvelles - je reçois vers 19h un sms laconique : "Je V bi1 je rantre pa se soir me cherché pa C pa la peine je vou redonerai D news dan la soiré." (je rassure immédiatement mes lecteurs pointilleux: il a une très bonne orthographe hors sms...).
Pas d'inquiétude, il est de toute évidence allé chez Sadouce... Effectivement, il nous appelle de là, plus tard dans la soirée. Aucun dialogue possible, il ne veut pas rentrer, je lui demande donc de rentrer le lendemain matin par un train vers 9h30, en lui expliquant que dans notre organisation quelque peu délirante du week-end (Papa partant en déplacement, Princesse a rendez-vous en ville avec ses copines pour la piscine, PetiteMère - la manman de Papa - à raccompagner chez elle à 140km de la maison...), c'est le seul moment où je pourrais aller le chercher. Il me répond qu'il verra, qu'il ne peut pas me dire ce qu'il va faire, et qu'il m'appellera le matin.
Dimanche vers 13h, sans nouvelle de lui, je l'appelle chez Sadouce, et m'entends répondre "tu m'as pas appelé, ce matin, j'ai attendu ton coup d'fil...". Là je rigole, lui fais remarquer que c'est pas mal trouvé pour ne pas se faire engueuler de ne pas avoir appelé, mais que je n'ai aucune intention de l'engueuler: je veux qu'il rentre, c'est tout, parce qu'il a des maths à faire pour lundi, et un contrôle mardi. Nous convenons que je passe le chercher en allant raccompagner PetiteMère, Sadouce habitant à mi-chemin.
Je le récupère donc, après d'ultimes négociations sur place, en piteux état. Triste, fatigué, abattu... Je lui demande si c'était sympa chez Sadouce, s'ils avaient passé une bonne soirée, il me répond qu'il ne pouvait pas passer une bonne soirée "dans ces conditions". Impossible de discuter sur le fond avec PetiteMère dans la voiture. Il est là, sur la banquette arrière, silencieux, morose... Tous mes capteurs de Manman sont en alerte, mon fils est en détresse je dois agir!...
Je commence donc à parler de choses et d'autres, un peu profondes mais pas trop, je m'adresse un petit peu à lui, il me répond par des onomatopées, puis je finis par trouver un sujet (les anneaux gastriques!) qui l'intéresse un peu, et il commence à me répondre, à intervenir, à se "ré-ouvrir", puis il change de sujet, me demande mon avis, propose, écoute: le dialogue est presque rétabli. Assez pour qu'à l'arrivée, on puisse se dire bonjour pour de vrai, se serrer fort dans les bras, s'embrasser...
Il était affamé, épuisé. Pour lui, cette petite fugue avait un ton mineur, dans le genre ré bémol, très sombre. Pour moi, ce n'était pas un drame... juste une étape.
Mais j'ai été inquiète pour lui, réellement, s'il m'arrive souvent d'avoir envie de l'étrangler, je ne supporte pas de le voir souffrir, avoir mal à l'âme...
Le voyage de retour a été merveilleux. Nous avons parlé, beaucoup, construit, fait des projets pour lui, ré-équilibré les devoirs et les droits, nous étions du même côté...

Nous avons passé un cap, disais-je... non pas parce que nous nous sommes réconciliés, ce qui nous arrive fort souvent. Mais parce que pour la première fois, c'est lui qui a décidé. Il a fait ce qu'il a voulu. J'ai réussi à le convaincre de rentrer pour bosser ses maths, mais il aurait pu rejeter mes arguments. Il avait le choix.

J'en suis tellement, tellement heureuse... pouvoir, non pas lui imposer notre volonté, mais lui exposer nos arguments pour qu'il prenne ses décisions en toute connaissance de cause... en toute responsabilité.
C'est paradoxal, non? Si je reste un peu inquiète par rapport à sa capacité à se montrer "raisonnable", je suis ravie que les cartes soient enfin entre ses mains.

19 octobre 2006

Le quotidien, c'est pas tous les jours !

La preuve...
Quand je suis rentrée hier soir, j'ai immédiatement senti que j'allais me prendre le chou avec Chaton, ça n'a pas raté, deux minutes plus tard c'était la grande scène du trois. Pas envie de ça, mais pas du tout. Ah mais non. Du coup, j'ai dit bonsoir tout le monde, et je suis montée direct au dodo, sans dîner, comme ça. Zut alors!
Ce soir, je retrouve mézados en ville et je les emmène écouter un concert de jazz, d'accord ils ont lycée tous les deux le lendemain, d'accord ce n'est pas raisonnable de les faire se coucher à minuit passé quand ils ont lycée tous les deux le lendemain, d'accord ce n'est pas très cohérent avec mes exigences habituelles, mais pourquoi devrais-je être tout le temps cohérente, après tout?
Zut alors!

16 octobre 2006

Correct vs. incorrect

Le commentaire de Mélimélodit à mon précédent message me rappelle une anecdote délicieuse...
Mes enfants ont toujours eu un sens très élevé des valeurs... Par exemple, Princesse, qui n'avait pas 10 ans, nous demandait à propos des hommes politiques qui s'exprimaient à l'occasion des présidentielles en 2002: "Et untel, est-ce qu'il est raciste?". La réponse n'était pas toujours évidente, mais nécessaire pour qu'elle puisse, avec ses propres critères, classer les hommes politiques en deux grandes catégories: les "bien" (ceux qui ne sont pas racistes) et les "pas bien" (les racistes). C'était un peu simpliste, comme partage du monde, mais finalement pas si bête...
Toute forme de discrimination leur paraît inacceptable. Chaton, en primaire, s'était quasi battu avec des garçons de sa classe, parce que l'un deux s'était moqué d'une de leurs camarades qui avait des poux...
Un jour, il m'a reprise alors que je leur racontais une blague où il était question de "gogols", en me disant que je n'avais pas à employer ce terme, même dans une blague, parce que c'était désobligeant pour les trisomiques... je lui avais promis d'être attentive dorénavant.
Hier justement, il m'a raconté qu'un "connard du bahut, un pote à Manu, nous a dit qu'il avait rien contre les arabes mais qu'i' supportait pas les pédés et qu'il avait envie d'cogner d'sus... Manman, j'ai failli lui dire : moi j'suis pédé, vas-y, essaie de m'cogner!". (Heureusement, qu'il ne l'a pas fait passke que c'est un pote à Manu, pense Manman qui ne mésestime pas la musculature de son rejeton, on a suffisemment d'emmerdes comme ça avec la justice...).

Je reviens à mon anecdote. Il y a quelques mois, je suis en ville avec mes deux zados. Un endroit avec plein de monde. Il y a un minuscule bouquiniste, chez qui il m'arrive d'acheter des merveilles. Donc, je leur demande de m'attendre devant (il n'y a la place que pour un client à la fois...). Et là, effectivement, une merveille... J'achète, je ressors avec mon petit sac, et Princesse me demande "T'as acheté quoi?" Je réponds, haut et fort: "Un livre de gogol!" Chaton réagit, à voix basse parce que tout de même il y a plein de gens (dont des jeunes!): "Manman, enfin, tu sais bien que j'veux pas qu'tu dises ça...". Moi, encore plus fort: "ben quoi, j'ai bien l'droit d'dire que j'ai acheté un livre de gogol si j'ai acheté un livre de gogol, tout d'même!". Chaton, encore plus bas, en regardant autour de lui: "Manman, arrête...". Là, j'arrête (enfin!), et je sors de mon petit sac le volume des oeuvres complètes de Gogol, dans la Pléiade... Mais alors, là, les yeux comme des soucoupes, bouche bée... La tête qu'il a fait mon Chaton! J'vous raconte pas comme j'ai rigolé... Et le fou rire familial - et public! - qui s'en est suivi...

Tout compte fait, c'est une histoire peu honorable pour moi... D'abord on voit que je suis une mère absolument indigne, qui prend un malin plaisir à taquiner ses zados, surtout quand il y a plein de gens (dont des jeunes!)... Mais en plus, il est flagrant que je ne les ai pas bien élevés, puisqu'ils sont incultes au point de ne pas encore connaître Nicolas Gogol à quinze ans...

13 octobre 2006

Je suis grossière

Quand mézados étaient petits, contrairement à beaucoup de parents, je ne faisais pas particulièrement attention à ne pas dire de gros mots en leur présence. J'en disais assez peu, sauf merde l'incontournable, et con qui est fichtrement pratique pour désigner... un con. Je pensais donc que mes enfants ne risquaient pas plus que ceux de parents au langage châtié de devenir grossiers.
Et puis voilà. J'ai commencé gronder, puis à me fâcher, puis à me mettre en colère contre eux. Rapidement, j'ai décidé de laisser éclater ma colère verbale - pour éviter qu'elle se transforme en stress... J'explose, je décharge mon énergie par un flot d'imprécations, et hop, ça passe. Vite.
Le problème... c'est qu'avec l'âge (celui de mézados, pas le mien!), les occasions de me mettre en colère (hi hi... les raisons de la colère!) sont devenues de plus en plus fréquentes. Et les colères plus vastes. Tiens donc !

Et du coup, je suis devenue grossière. Carrément.
Je cite au hasard quelques unes de mes expressions, en vrac (après tout, vous pourrez recréer une escalade selon votre échelle de jurons personnelle...): " tu me fais chier, tu m'emmerdes, putain de bordel de merde, putain d'égoïste de mes deux, bordel à cul, connard(s) de merde, t'es un(e) enculeur(euse) de mouches, fais chier, vous me faites chier, bande de cons, mais enfin bordel de chiottes qu'est-ce que j'ai fait au putain de bon dieu pour pondre des chieurs pareils"...
Je m'arrête là?
Pour celles et ceux de mes lectrices et lecteurs qui trouvent que je me cache derrière mon blog, voilà un bout de voile qui se soulève... comme dit Souchon, "je casse mon image"!

Papa n'aime pas mes explosions grossières, en particulier quand je les injurie. Il est beaucoup plus posé, quoi que peut-être plus terrible que moi encore dans ses colères.

Parenthèse préliminaire avant de conclure: je trouve crétin, débile, abêtissant, démagogique, anti-informationnel, malhonnête, le procédé qui consiste, dans certains journaux (gratuits, le parisien, etc...), à demander leur avis à quelques lecteurs sur des questions de société ou de politique. Certains de mes amis ont été témoins de grandes indignations de ma part, par exemple quand, en pleine crise lors des récents évènements au Liban, le Parisien posait à trois ou quatre pékins lambda la question suivante : "Pensez-vous oui ou non que l'ONU assure sa mission au Liban?".
J'étais hors de moi (mais pas grossière... je réserve ça à mézados!): non seulement on n'en a rien à faire de l'opinion d'anonymes sur le sujet, mais a) ça évite au journal en question d'avoir à faire un vrai travail de journalisme qui consisterait à présenter une analyse propre (soit en la faisant eux-même, soit en interrogeant des stratèges, des politiques, des historiens... des gens informés), b) c'est démagogique parce que ça donne au lecteur l'impression qu'il s'exprime, c) la fameuse opinion qu'ils expriment à propos d'un sujet complexe et qu'ils n'ont pas les moyens d'analyser est... une opinion véhiculée par les media - parce que politiquement acceptable - et qu'ils adoptent faute de pouvoir se faire la leur propre (parce que justement les media ne font pas de journalisme!).
Bon sang de bois, qu'on réserve ce genre de micro-trottoir à des questions aussi fondamentales que "Préférez-vous le papier-toilette en rouleaux ou en feuilles?" ou bien "Croyez-vous que les chiens sont plus affectueux que les chats?"...
Je referme ma parenthèse, et comme je suis pleine de contradictions, je vous demande, ô lecteurs parfois anonymes... Pensez-vous que j'ai tort d'être grossière avec mézados?

A pluche!
M'ados
ps: au fait... ils sont beaucoup beaucoup moins grossiers que moi, mézados!

10 octobre 2006

Fort désagréable

Début de soirée difficile avec Chaton, nous nous accrochons sur le fait qu'il a trouvé le moyen d'arriver en retard en cours alors qu'il commençait une heure plus tard et qu'il était parti de la maison à l'heure habituelle...
Ambiance quelque peu tendue au cours du dîner, mais qui va en s'améliorant.
Plus tard, Chaton parle au téléphone avec Sadouce, tout en débarassant la table (bon garçon!). Il lui demande "et t'es vraiment obligée d'y aller?..." Je comprends qu'il lui parle des prochaines vacances, il m'a déjà demandé si elle pourrait venir les passer à la maison pendant que ses parents partent en Normandie.
Pour "clore" définitivement la première partie désagréable de la soirée, je veux lui faire plaisir, et j'interviens en choeur de second plan dans sa conversation: "oh non, pas aller en Normandie, venir avec nous...". Chaton me demande où, je lui réponds "ben... ici, je bosse, et tu as ton stage d'aviron". Et là, plein de dédain, il déclare, autant pour moi que pour Sadouce qui est encore en ligne: "tu sais, j'ai tendance à considérer qu' c'est pas des vacances, pour elle, de v'nir à la maison... j'arrête pas d'bosser!"...
J'espérais, sinon un merci, du moins un sourire... j'aurai eu droit à un coup de griffe! Ca m'apprendra à chercher à caresser un chat qui fait le beau auprès de sa matoute...

Je suis enrhumée...

... et parle donc du nez.
Mais tout de même, mézados et la culture!
Dialogue avec Princesse, hier soir dans ma petite auto, retour de la ville:
- Manman, "être ou ne pas être", c'est bien Shakespeare?
- Oui ma Princesse.
- C'est dans quelle pièce?
- Hamlet.
- Ah ouais? Et c'est qui qui dit ça?
- Hamlet.
- Ah ouais? Le titre c'est le nom d'un personnage?
- Oui ma chérie puce.
- Ah ouais? Mais... c'est un poisson?

09 octobre 2006

Gouffre

Je viens de passer près d'une heure au téléphone avec la manman de camarades de classe de mes petits.
Son fils s'est tué à mobylette il y a un peu plus de deux ans, en juin 2004, à 16 ans.
Il a été le premier "copain" de Chaton à l'école (le premier chez qui il a dormi, le premier qui est venu dormir, qui venait passer ses mercredis après-midi à la maison, avec qui nous fêtions les anniversaires...). Nous avons été amies, quand nos enfants étaient petits, et puis nous nous sommes perdues de vue, comme nos enfants d'ailleurs, sur de petits grains de sable semés par d'autres... L'histoire, les circonstances ont fait que je n'avais pas pu, depuis, en dehors des cérémonies, lui parler.
Elle m'a parlé donc, parlé de son fils, de sa douleur, de l'horreur absolue de perdre un enfant, de son couple qui n'en est plus un, des week-ends qui font peur, de ceux qu'elle croyait ses amis et qui ont été lâches, des reproches implicites qui lui ont été faits quand elle a repris, très tôt, son travail, de sa douleur encore, de sa peur des fêtes, de sa fille à élever, de sa mère... Je n'en dis pas plus, pour elle, même si je sais qu'elle ne lira probablement jamais ces lignes... Elle veut me voir, me parler encore, me parler de ça et du reste.

Elle m'a dit: "Je ne souhaite ça à personne. Même à mon pire ennemi".
Elle m'a dit aussi: "Tu sais, pour les 10 ans [du centre où elle travaille], j'ai été obligée de sortir de la pièce quand ils se sont mis à chanter Joyeux anniversaire.... Je ne pouvais pas."

03 octobre 2006

Frissons

Ce matin, en allant de la gare au lycée à vélo, Chaton s'est fait renverser par une voiture sur un rond-point.
Il va bien, il s'en tire avec quelques contusions. Son vélo va bien également, merci.
C'est un truc idiot, il était sur le rond-point et la conductrice s'y est engagée sans le voir. Lui l'a vu arriver, il a fait un écart mais c'était trop tard...
Je ne vous raconte pas, entre le moment où j'ai su qu'il avait été transporté par les pompiers et celui où j'ai eu, aux urgences de l'hôpital, l'externe qui s'en est occupé... Je n'ai pas vraiment vécu.

Vous voulez que je vous dise? Je préfère cent mille fois un nado chiant en bon état à un nado pas chiant tout cassé!

02 octobre 2006

La clef des mensonges

Sans amertume aucune, je souhaiterais comprendre le mécanisme de l'installation du mensonge chez les zados.
Tout d'abord, il va de soi qu'un ado ment parce qu'il a besoin de mentir. Je ne veux pas dire, en faisant de la psychologie de bas étage, que sa construction en tant que futur adulte implique nécessairement le "passage au mensonge", mais tout simplement que ses mensonges sont nécessaires pour:
a) éviter de se faire engueuler :"zut, le prof de maths m'a puni parce que j'avais pas fait mon boulot (j'dois r'copier le cours et lui rendre), j'ai complètement zappé ce week-end, si je dis ça aux parents y vont me prendre la tête, donc j'm'y mets mais j'raconte que c'est une vieille punition". Il va de soi que les parents ne comprennent pas pourquoi la "vieille punition" est à faire pour ce matin... d'autant que le cours à recopier est celui de jeudi.
b) faire ce qu'il lui plaît, indépendamment de nous. Vendredi soir, alors qu'il est convenu qu'il rentre tout de suite après le lycée pour faire son travail, Chaton "rate" son train pour rester plus longtemps avec Sadouce. Ou bien, samedi, il prétend que le dit travail est complètement terminé pour aller faire du vélo, alors qu'il l'a à peine commencé (1).

C'est donc bien en réaction à notre attitude de parents qu'il ment. Mais faut-il pour autant en déduire que nous devons changer d'attitude? Ne plus jamais l'engueuler quoi qu'il fasse, ou ne plus du tout intervenir dans sa vie, ne plus rien lui interdire? C'est bien évidemment ce vers quoi on tend, pour tout tado qui deviendra adulte un jour. Pour l'instant, pour Chaton, c'est prématuré... on tend, mais on at-tend...

Alors, pourquoi cette interrogation? Tout simplement parce que c'est fort désagréable, de se faire mentir (du moins quand on s'en rend compte!)... et plutôt humiliant. Et puis, ça devient un réflexe et ça, ce n'est pas bon (ce matin, Chaton s'est tout de suite excusé d'avoir menti pour la punition... lui-même n'est pas content de mentir avant de réfléchir!). Il ment tout le temps, pour tout, par réflexe donc, par jeu, pour les raisons ci-dessus... ça nous est pénible, à Papa plus que tout, lui qui ne supporte pas la perte de confiance, et forcément ça nous fait réagir... et parfois punir, et c'est reparti!

Jusqu'à son adolescence, Chaton a été limpide et incapable de mensonge. Ca ne faisait pas partie de sa vie, il n'avait rien à cacher (du moins à nous!), il reconnaissait sans l'ombre d'un problème ses bêtises, il les revendiquait même. C'était incroyablement confortable, et agréable... De toute façon, les gronderies conséquentes à ces bêtises s'en trouvaient nécessairement amoindries, même pour les très grosses bêtises!
Princesse, elle, a toujours su mentir, pour les bêtises comme pour les moindres petites choses sans importance... Du coup, c'était pratique, quand on demandait "qui a fait ça?" et qu'ils niaient tous les deux, on savait que c'était Princesse...
Elle continue à mentir, d'ailleurs, mais nettement plus intelligement : elle avoue plus volontiers les broutilles pour tenir bon sur les choses plus importantes. Car elle tient bon! C'est du genre à prétendre mordicus ne pas avoir goûté à la confiture avec la bouche encore toute barbouillée... La seule "faille" de sa résistance est... son sens de l'humour. Parfois, quand c'est vraiment trop gros, elle finit par craquer et en rire avec nous plutôt que de s'obstiner...

J'ai essayé de leur apprendre, à l'un comme à l'autre, l'art du mensonge à bon escient. L'intérêt de ne mentir que lorsque c'est vraiment nécessaire, pour pouvoir être cru. Et la nécessité de préparer son mensonge, pour le rendre crédible. Et le mensonge par omission, plus aisé - surtout plus aisément réparable. Et le risque lié à tout mensonge, à savoir que quand on dit la vérité, il est beaucoup plus facile de s'y tenir sur le long terme que quand on ment... Papa est choqué de mon discours, lui qui ne ment quasiment jamais et qui déteste ça!
En tous cas, pour moi, quel confort, et quel bonheur d'avoir construit ma vie avec un compagnon auquel je n'ai jamais besoin de mentir, à qui je peux tout dire, tout raconter! Mais bon, ceci n'est pas le sujet de mon blog...

Donc, question: pourquoi et comment rentre-t-on dans le cercle vicieux du mensonge? Si on pouvait éviter d'en arriver à ce degré, avec Princesse, ce serait super!

A pluche!
M'ados
(1) ça peut paraître fort légitime de mentir pour voir Sadouce ou pour faire du vélo, et bien cruel de la part de parents d'aller contre, vous entends-je déjà commenter. Certes, mais il faut replacer ça dans un contexte plus général, "Manman j'veux bosser cette année, faut qu'tu m'aides à m'organiser". De plus, je cite les deux plus récents... les interdits bravés par Chaton lui ont parfois attiré de graves ennuis!