Ben oui, ça tient du miracle, et pourtant je vous jure que j'ai fait la tronche comme il se doit, j'ai fait ma "Grinchette" comme disent les zados, j'ai râlé, j'ai boudé, j'ai protesté, j'y ai mis un max de mauvaise volonté... mais je dois admettre que nous avons tout de même eu un Noël réussi.
Non, ne comptez tout de même pas sur moi pour vous raconter les menus par le menu, ni vous faire cadeau de la liste des cadeaux.
La famille était présente, la génération d'au-dessus... c'est amusant, quand les enfants étaient petits, on faisait Noël pour eux, et maintenant que les grands-parents sont vieux on fait Noël pour eux...
Chaton et Princesse ont été quasi impecs. Bien sûr, quelques pétages de câbles, diverses bouderies... mais des efforts, énormes dans le cas de Chaton, pour être "sociables".
Allez... je vous raconte deux choses.
D'abord, le traditionnel "Noël des chats".
Nous leur achetons, à l'occasion des fêtes, de ces boîtes de luxe, vous savez, de celles qui, sur les pubs, sont ouvertes par une langoureuse blonde pour son angora blanc, tellement langoureuse et tellement angora qu'on se demande lequel va ronronner des deux...
Ensuite, nous attendons qu'ils soient tous là. Pas question d'échelonner les réveillons, eux aussi doivent faire un effort de sociabilité, y'a pas d'raison. Du coup, cette année, ils ont réveillonné à 11h du matin le jour de Noël, parce que le Noiraud était parti faire la fête avec des potes matous la veille au soir.
Et puis vient le partage. Etant bien incapables de faire un choix entre toutes les variétés de ces boîtes de luxe, nous en achetons donc plusieurs, et partageons équitablement entre tous. Lors du partage, je peux vous assurer qu'ils sont là, bien présents, attentifs à l'équitabilité du partage, enfin... attentifs.
Enfin, nous leur amenons leurs petites coupelles pleines de délices pour qu'ils mangent en demi-cercle au pied du sapin. Là, sachant l'instant proche, ils ne se tiennent plus, et se mettent à miauler,
tous, à bêler d'envie, à chanter à pleine gorge, à pousser de lyriques vocalises, à rivaliser de trilles émues, frissonnant de la colonne et de la moustache, la queue en point d'interrogation : "
alors, ça vient?" Le cantique des félins...
L'autre chose, c'est le cadeau que nous faisons à Chaton. Chaton, l'affreux zado qui glande toute la journée, qui végète, qui envisage de penser à se demander comment chercher du boulot, qui dévalise le frigo et qui ne sort que pour faire la teuf avec des copains. Chaton, celui auquel nous refusons de donner quelque argent de poche que ce soit, tant qu'il ne fait rien. Chaton, le boulet dont nous attendons qu'il se "trouve".
L'idée m'en est venue deux ou trois semaines avant Noël, alors que
justement j'avais profondément envie d'en faire de la chair à pâté, de le voir prendre ses cliques et ses claques et débarrasser notre plancher. Conflit sur conflit, sans avancer d'un poil.
Tout d'abord, soumettre l'idée à Papa, tout de suite séduit, puis le convaincre de ne
rien demander en échange, pas le moindre petit engagement de rien du tout, pas la moindre ébauche de promesse d'amendement, rien, nada. Un cadeau, un vrai, un pur, un gratuit. Si ça marche, tant mieux pour tout le monde, si ça ne marche pas, tant pis. Un cadeau qui rompe son quotidien légumier. Qui soit pour lui l'occasion (éventuelle) de sortir de sa mélasse.
Nous offrons donc à Chaton, aux anges, une semaine aux sports d'hiver.
Pas d'inquiétude... nous avons gâté suffisamment Princesse pour qu'elle ne soit pas tentée de suivre l'exemple de son frère, convaincue que "
la trime ne paie pas..."